La crise de l'institution scolaire est couramment assimilée à son incapacité à remplir la fonction d'«ascenseur social» qui est censée avoir été la sienne par le passé. Le cas des enfants d'immigrés est souvent donné pour exemple de cet échec. Qu'en est-il réellement?
Le sociologue Smaïn Laacher, chercheur au Centre d'étude des mouvements sociaux, refuse cette approche qui tend, qu'on le veuille ou non, à considérer l'école indépendamment des conditions dans lesquelles elle accomplit sa tâche, des populations qui la composent et des résultats effectifs de son action. Sa perspective est double: sociologique et historique.
Plutôt que de s'enfermer dans le questionnement obsessionnel de «l'échec scolaire des immigrés», pourquoi ne pas s'intéresser aux trajectoires scolaires d'enfants qui ont accédé à l'Université, afin de comprendre les conditions sociales nécessaires pour que l'école produise ces réussites actuellement improbables? On constate alors que l'histoire familiale (en pays d'origine et en pays d'accueil ), les conditions d'émigration et d'immigration conjuguées à une attention particulière de l'école sont des facteurs essentiels de longévité scolaire. Mais celle-ci a un prix que l'auteur analyse en détail à partir des nombreux entretiens qu'il a menés et des portraits attachants qu'il dresse de quelquesuns de ces miraculés scolaires.
212 pages
Edition : 2005