La biométrie est présentée aujourd'hui comme la solution technologique la plus appropriée pour faire face aux menaces inédites auxquelles l'Occident est (ou serait) confronté. Dans ce contexte, ce livre vient rappeler l'effort constant de l'État pour mieux identifier les personnes à des fins policières, administratives et politiques.
De l'Ancien Régime à la France contemporaine, en passant par la Troisième République et Vichy, l'ouvrage retrace le cheminement mouvementé et les enjeux des processus d'identification. Il montre que depuis la période absolutiste, l'État s'est efforcé de fixer sur papier sa propre population, des marginaux jusqu'aux citoyens les mieux intégrés.
Les auteurs font également la lumière sur les pratiques d'encartement de certaines catégories d'individus, dans l'URSS stalinienne ou la France des Trente Glorieuses. On retiendra le cas des étrangers, dont la mise à l'écart administrative contribue à délimiter l'espace national tout autant qu'à prévenir de supposés périls.
Des initiatives régionalistes au refus britannique d'une mise en carte des citoyens, les résistances ont été constantes. Ainsi, la défiance envers l'encartement paraît-elle plus que jamais d'actualité, à l'heure où la traçabilité des personnes sur internet et la biométrie s'imposent comme des exigences sécuritaires.
Xavier Crettiez, directeur du CARPO, est professeur de science politique à l'UVSO. Pierre Piazza, docteur en science politique, est chargé de recherche à l'INHES.
Ont contribué à cet ouvrage : Didier Bigo, Vincent Denis, Laurent Laniel, Benoît Larbiou, Thierry Leterre, Nathalie Moine, Gérard Noiriel, Carlos Miguel Pimentel, Yves Poirmeur, Alexis Spire, Vincent Tchen.
335 pages
édition : juin 2006