La violence habite l’histoire dont sont tissés individus et sociétés.
Elle s’est imposée comme l’éponyme de notre époque qui, d’être marquée du paroxysme de son explosion quantitative et qualitative, s’affole de répertorier ses figures et d’exorciser ses méfaits.
Mythologies, religions, philosophies, activités artistiques, littératures, jusqu’à nos modernes thrillers, il est peu de récits ou de représentations qui ne l’évoquent pas et ne fassent écho à ces grands paradigmes que sont le Livre de Job, la martyrologie picturale ou les démences des tragédies.
Polymorphe et polysémique, elle est porteuse d’une souffrance qui balance entre l’infligé et le subi, l’intermittent et le continu, l’accidentel et le tenace. Sa constance et l’insaisissable de ses métamorphoses déjouent conjurations et anathèmes. Son concubinage entêté avec la politique égare le jugement et se dérobe aux filets éthiques. Familière des systèmes, qui la produisent et la reproduisent à l’envi, elle se trouve aujourd’hui au coeur de notre mondialité. Les associations de malfaiteurs dont elle représente l’émanation ont abandonné les arrière-salles, pour siéger dans les états-majors, les conseils d’administration et les cabinets ministériels.
Partant, les légitimes résistances que provoque cette violence structurelle ouvrent à nouveau la voie à la violence émancipatrice.
Georges Labica, professeur émérite des Universités, a enseigné la philosophie politique et singulièrement l’histoire et la théorie du marxisme à l’Université de Paris-X Nanterre
265 pages
décembre 2007
Labica : Théorie de la violence
Prix
22,00 €