Bouquin coord. : Résistances au travail

Prix
20,00 €

Résistances au travail

Collection "Le Présent Avenir"

Coordinateur: Bouquin Stephen

Parution : juin 2008
Pages : 250 pages
Format : 15x21,5
ISBN : 978-2-84950-17-64

Table des matières

Avant-propos, Stephen Bouquin

Les résistances au travail se sont raréfiées…

Les résistances sont présentes mais sont rarement reconnues…

Un champ d’analyse élargi

Première partie. Perspectives théoriques

Chapitre 1. Les résistances au travail entre domination et consentement,
Stephen Bouquin

Subjectivités en souffrance ?

La souffrance et le déni éludent les résistances

Dominations sans partage ?

Une question de définition

Consentement et servitude volontaire

Le travail dans une cage d’acier ?

Hétéronomie et travail vivant

Marx et la subsomption du travail

Une dialectique subsomption/résistance

Paroles critiques

Pour conclure provisoirement

Chapitre 2. Le mythe de la « fin du collectivisme ». La montée de l’individualisme et la mort du travailleur collectif dans la sociologie du travail britannique

Paul Stewart

Approches pour comprendre le travail, le conflit et le rapport individualisme-collectivisme

Souffrance individuelle et exploitation capitaliste

La vision « pessimiste » ou quand les travailleurs rigolent de tout

Ce que nous savons sur l’état actuel des formes traditionnelles de collectivisme au Royaume-Uni

Comment définir le collectivisme ?

Collectivisme et travailleur collectif

Conclusions

Deuxième partie. Perspectives historiques

Chapitre 3. Les sublimes, figures de l’autonomie ouvrière,
Bruno Scacciatelli

Les formes principales d’organisation de la production

La qualification

Le genre du travail

Les pratiques et les représentations des sublimes

Chapitre 4. Grains de sable dans le système de domination temporel et spatial de l’industrie textile de la première moitié du 20e siècle, Mélanie Roussel

Saint-Frères, un modèle de domination paternaliste

Se mobiliser sur la scène publique

Luttes clandestines, luttes de l’intime

Conclusion

Chapitre 5. Le rapport au travail : entre implication et résistance. L’exemple de

l’usine Chausson à Creil (1950-1996), Pascal Depoorter

La question de la reconnaissance

La question de la reconnaissance dans le travail : le cas des ouvriers de métier

La résistance à la déqualification

Les fresques : l’expression d’une dignité ouvrière

Conclusion

Troisième partie. Réalités contemporaines

Chapitre 6. Démantèlement de l’autonomie responsable et repositionnement des salariés dans l’industrie nucléaire. Des enjeux renouvelés et des articulations inédites, José Calderón

Un modèle ambivalent fondé sur l’autonomie responsable des ouvriers statutaires

Nouveau modèle, nouveaux enjeux, nouvelles pratiques

Contre la dissolution des collectifs de travail, une reconstruction du sens accordé à l’action : un enjeu éthique et politique

Conclusion

Annexe 1. Méthodologie de l’enquête

Annexe 2. Réorganisation du service de la conduite et transformation des rôles professionnels

Chapitre 7. Le collectif résistant. Analyse d’une pratique syndicale dans un atelier,
Louis-Marie Barnier

La coopération, cadre collectif du travail

Le collectif porteur de la norme

Confrontations autour de l’organisation du travail

Le syndicat vecteur de résistances professionnelles

Conclusion

Chapitre 8. Ajustements et oppositions masquées parmi les intérimaires,
Isabelle Farcy

Le travail intérimaire et son poids sur le marché de l’emploi

Une condition laborieuse incertaine

L’autonomie via le marché

L’intérim comme zone permanente de transit

Stratégies de fuite

Face au travail réel : ennui, danger et faible reconnaissance

Microstratégies de résistances

Des rapports interindividuels entre conflits et solidarités

Des similitudes avec d’autres terrains

Se syndiquer ?

Un recours aux prud’hommes

Chapitre 9. Résistances au travail et rapports sociaux (de sexe): le cas de femmes de chambre et de veilleurs de nuit du secteur hôtelier,

Emmanuelle Lada

Les cadres de l’analyse

Les enjeux convergents des résistances informelles

Les enjeux divergents des résistances informelles

De l’informel au formel, du contournement au conflit ouvert

Conclusion

Annexe. Terrain d’enquête et méthodologie

Chapitre 10. Des fêlures du quotidien. Les voies de la résistance au sein de la famille Faye ,

Thomas Rothé

La famille Faye: hommes et femmes « mode d’emploi »

Les hommes: une dette insolvable

La femme comme «soutien de famille» ?

Conclusions

Chapitre 11. Le sabotage en entreprise, une manifestation du rejet de l’ordre établi,

Djordje Kuzmanovic

Retour sur la notion de sabotage

Le sabotage, une constante dans l’histoire longue

Typologie des formes du sabotage

Un objet sociologique difficile à appréhender

Quelques exemples

Pour une théorie générale du sabotage

Épilogue

Chapitre 12. Résistances au travail, action collective et émancipation,

Stephen Bouquin

Luttes indignes ?

Du grain à moudre pour le management ?

Le syndicalisme mal à l’aise

Subordination et exploitation

Marx et les marxismes face au travail

Faire le tri dans l’héritage

Les résistances aux transformations

Une critique du travail comme abstraction sociale

Une nouvelle période
Présentation

Rares sont les romans, même de sciencefiction, fondés sur l’invraisemblance. Il en est de même avec les enquêtes en sciences sociales. Il existe néanmoins des vraisemblances négligées. Les résistances au travail en font partie.

Le management contemporain a beau exalter l’individu, il exige encore et toujours une subordination à sa logique. Il n’est pas aisé d’y échapper.

Pourtant, aujourd’hui comme hier, la subjectivité rebelle se fraie un chemin. La logique de valorisation a supplanté le despotisme de la fabrique. Mais peu de salariés sont dupes. On peut céder sans consentir et faire le minimum tout en respectant les apparences.

Les résistances au travail se situent dans les interstices de la domination. Elles reconstruisent des espaces d’autonomie qui échappent en partie à la domination. Elles anticipent et nourrissent l’action collective.

Ce livre expose et analyse ces pratiques non conformes qui resurgissent toujours. La relation salariale est ainsi faite ; n’en déplaise à ceux qui pensent avoir gagné la partie grâce à la précarisation et au chômage ; n’en déplaise aussi à ceux qui, par leurs analyses compassionnelles sur la souffrance au travail, négligent les capacités de résistance des collectifs.

Contributions de Louis-Marie Barnier, José Calderón, Pascal Depoorter,Isabelle Farcy, Djordje Kuzmanovic, Emmanuelle Lada, Mélanie Roussel, Bruno Scacciatelli, Paul Stewart
250 pages
édition : juin 2008