Comment la sélection naturelle, trop souvent tenue pour responsable de l'eugénisme et du racisme, mène à la civilisation et à la morale.
Une interprétation expéditive du darwinisme a fait trop souvent de la « survie du plus apte » l’argument des manifestations ordinaires de la loi du plus fort : élitisme social, domination de race, de classe ou de sexe, esclavagisme, élimination des faibles. Patrick Tort, spécialiste de l’œuvre de Darwin, montre qu’en réalité la civilisation, née de la sélection naturelle des instincts sociaux et de l’intelligence, promeut au contraire la protection des faibles à travers l’émergence – elle-même sélectionnée – des sentiments affectifs, du droit et de la morale. Pour emblème de cet « effet réversif » de l’évolution, l’auteur choisit la bande de Möbius, dont la face unique résulte d’un retournement continu. Un essai pour en finir avec la tentation toujours présente d’utiliser Darwin pour justifier l’injustifiable.
Patrick Tort, philosophe, historien et théoricien des sciences, est le fondateur de l’Institut Charles Darwin International (www.darwinisme.org). Professeur détaché au Muséum, il est l’auteur de nombreux ouvrages et le directeur du Dictionnaire du darwinisme et de l’évolution.
235 pages
édition de poche : février 2012