Ce livre, devenu un classique depuis sa première édition en 1988, est d'abord une contribution à la discussion d'un des plus graves problèmes de notre temps : pourquoi, cinquante ans après la défaite du nazisme, trente ans après la décolonisation et la reconnaissance des droits civiques aux Noirs américains, le racisme est-il en progression dans le monde ? La thèse soutenue ici est qu'il ne s'agit ni d'un épisode, ni d'une survivance, ni d'un préjugé, mais d'un rapport social indissociable des structures mêmes de ce monde : le complément intérieur de l'universalisme « bourgeois ». Ce livre est ensuite un dialogue entre deux auteurs, historien et philosophe, américain et français, chacun repésentant à sa façon un courant et une expérience de rencontre entre la recherche théorique et l'activité militante au cours des trente dernières années. D'un texte à l'autre, les divergences se redistribuent, les convergences se dégagent en vue de l'analyse des conflits sociaux de demain, dans l'espace de la politique-monde où la crise de la forme nation s'accompagne de la flambée du nationalisme.
Enfin ce livre est une tentative pour avancer sur les questions qui ont été traditionnellement les points faibles de la conception marxiste de l'histoire, et qui peuvent devenir les points forts de sa refonte, après Braudel, après Althusser : l'espace du capitalisme périphérique, l'idéologie dominante.
Étienne Balibar, philosophe, enseigne à l'université de Paris-X. Il est notamment l'auteur de Spinoza et la politique, Les frontières de la démocratie, Lieux et noms de la vérité, La philosophie de Marx La crainte des masses.
Immanuel Wallerstein, historien, sociologue et économiste, dirige le "Centre Fernand Braudel " à l'université dÉtat de New York. Il est notamment l'auteur de Le Système du monde du XVe siècle à nos jours.
310 pages
Edition : 1997