Sao Paulo, 18 millions d'habitants en comptant sa " périphérie interne " et sa région métropolitaine.
Travail, drogue, associations, vie quotidienne, famille sont des thèmes récurrents dans toutes les banlieues du monde, mais qui connaissent ici des changements contrastés, voire contradictoires. Le travail, c'est l'exploitation sans masque pour les couturières, les Boliviens, les recycleurs de déchets, les camelots, mais aussi, dans ces activités, une tendance vers une grande égalité entre les travailleurs des deux sexes.
Par la drogue, alternative à l'absence ou à la dévalorisation du travail, s'affirme le modèle de " la marchandise politique ", en délégation tacite du pouvoir et sous la houlette d'une organisation, le PCC (Premier Commando de la Capitale) à l'origine syndicat de prisonniers. Modèle en expansion en d'autres activités, renforcé de toutes les convictions néo-libérales. L'action associative est ainsi divisée entre économie solidaire, venue du bas, largement féminine, innovatrice, et entreprenariat social piloté par les agences mixtes privées-publiques, orienté par de douteuses rationalités économico-sociales.
La vie quotidienne est happée par un rapport à la religion très individualiste qui profite aux néo-pentecôtismes et " rénovations " diverses ; elle s'organise mal dans l'espace de l'habitat collectif et de l'habitation précaire. Mais l'espace privé, pris dans les tempêtes simultanées de la crise économique durable et de sa propre restructuration égalitaire, résiste comme un lieu capable de peser dans l'espace public.
La banlieue plie mais ne rompt pas. Lieu de concentration des problèmes qui prend la place du lieu de travail, elle est pleine de passages et de passeurs qui nouent une chaîne d'autonomie morale à travers diverses formes de résistance dont le rap des Racionais est un des symboles forts.
Edition 2009; 492 pages
Sao Paulo, La ville d'en bas
Prix
40,00 €