Cet ouvrage rassemble deux séries d’essais, écrits sur une période de vingt ans (1989-2009), que l’auteur estime complémentaires : les uns, proprement philosophiques, portent sur l’énonciation et l’institution des droits fondamentaux, au cours d’un processus inséparable des luttes d’émancipation de la modernité ; les autres sont des interventions dans l’actualité politique française, à propos d’événements qui ont eu un retentissement mondial en raison des problèmes qu’ils révélaient (en particulier les controverses relatives à l’interdiction des « signes religieux » dans les établissements scolaires et les émeutes des banlieues en 2005).
Leur point de rencontre est une problématique des antinomies de la citoyenneté, en tant qu’institution du politique que son rapport à la démocratie oblige en permanence à repenser ses conditions de légitimité et de transformation. Leur horizon est un projet collectif de démocratisation de la démocratie, seule alternative au processus de « dé-démocratisation » enclenché par la crise de l’État national social, et accéléré par la mondialisation néo-libérale.
Le recueil inclut la réédition de l’essai de 1989, « La proposition de l’égaliberté », dont les formulations sont généralement associées au point de vue « post-marxiste » défendu par l’auteur en philosophie politique. Il s’achève par un essai inédit sur la « co-citoyenneté », appliquant à la circulation des migrants les principes d’une démocratie sans exclusion. Entre ces pôles, ont été insérés plusieurs essais critiques (sur Rancière et Esposito, Poulantzas, Arendt, Laclau), esquissant une topique des courants les plus significatifs en philosophie de la démocratie.
358 pages parution avril 2010