Gramsci en France : une série de contresens. Non, Gramsci n'est pas le "classique" qu'ont instrumentalisé les héritiers italiens et français du marxisme de caserne. Il n'est pas non plus, sur le bord opposé, une pure icône du postmodernisme, limité au rôle de père des subaltern et autres cultural studies. </br>On ne peut pas le réduire aux concepts "gramsciens" toujours cités, toujours les mêmes - hégémonie, intellectuel organique, bloc historique, etc. Il faut dire que Framsci, si prestigieux qu'il soit, reste difficile à classer, et pas si facile à comprendre : les Cahiers de prison ne sont pas un livre, ce sont des notes rédigées dans les pires conditions, et il est remarquable que cet ensemble qui s'étale sur plus de cinq ans ait tant de cohérence dans sa circularité.</br>
Dans le choix et la présentation des textes, ce livre a pour but de faire comprendre l'actualité de Gramsci, son importance dans la réflexion stratégique, dans la compréhension du marxisme à la crise du mouvement ouvrier et aux luttes anticoloniales, antiracistes, féministes et écologiques.
On y trouvera les raisons qui font aujourd'hui de l'oeuvre de Gramsci un outil révolutionnaire essentiel, de l'Argentine à l'Allemagne en passant par l'Inde et l'Angleterre. Pour la France, il était grand temps.
Textes choisis et présentés par Razmig Keucheyan.</p>
Razmig Keucheyan est maître de conférences en sociologie à l'université de Paris-Sorbonne (Paris IV). Il est l'auteur de Le constructivisme. Des origines à nos jours (2007) et de Hémisphère gauche. Une cartographie des nouvelles pensées critiques (2010).
340 pages</p>
édition : février 2012