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Adolf Eichmann était l'un des organisateurs des camps de concentration nazis. A la fin de la Seconde Guerre mondiale, il a réussi à échapper aux Alliés et
s'est installé en Argentine où il a vécu sous une fausse identité jusqu'en 1960, avant d'être kidnappé par des agents du Mossad israélien. Conduit secrètement en Israël, il a aussitôt été jugé, condamné à mort et exécuté, le 31 mai 1962. A l'époque, l'affaire Eichmann a eu un retentissement considérable et l'on sait que Hannah Arendt lui a consacré un ouvrage devenu rapidement un classique de la philosophie politique, Eichmann à Jérusalem ou la banalité du mal.
Le premier article de ce livre traite de la réception de cet événement dans le monde arabe, et plus précisément en Egypte. Le choix de ce pays n'est évidemment pas anodin. En effet, sous la direction de Nasser, c'était le porte-drapeau du nationalisme arabe, le champion de la lutte contre Israël, et il n'était pas rare en Europe et aux Etats-Unis de lire dans la presse des articles l'assimilant au fascisme, et même au nazisme.
Or, Gilbert Achcar, se fondant sur la couverture du procès Eichmann par le quotidien officieux Al-Ahram, alors dirigé par le confident de Nasser, Muhammad Hassanayn Haykal, a régulièrement dénoncé autant les crimes nazis que l'usage qui en a été fait par la propagande israélienne pour justifier l'expulsion des Palestiniens et le déni de leurs droits nationaux. Dans les deux autres articles, l'auteur revient sur son ouvrage Les Arabes et la Shoah, qui, à sa parution en 2010, a suscité de furieux débats tant aux Etats-Unis et en Israël qu'au Liban et dans d'autres pays du monde arabe.
édition : septembre 2012