La première partie de ce volume est constituée d'articles parus pour l'essentiel dans L'Unità et dans la IIIe série de L'Ordine Nuovo. Deux grands thèmes, souvent imbriqués, dominent cet ensemble : la crise du fascisme et la « bolchevisation » du Parti communiste d'Italie. Ouverte par l'assassinat de Matteotti le 10 juin 1924, la crise du fascisme se poursuivra jusqu'au discours de Mussolini du 3 janvier 1925 pour s'achever par la mise en place de la législation d'exception de 1926 dont Gramsci sera l'une des premières victimes. Convaincu que le fascisme et la démocratie constituent «deux aspects d'une même réalité», c'est en vain que Gramsci tente, tout au long de cette période, de faire du Parti communiste une force autonome, voire antagoniste, face à l'opposition démocratique organisée sous le nom d'«Aventin». Deux thèses, en effet, hypothèquent sa stratégie, interdisant au P.C. d'Italie de mettre à profit l'ébranlement du régime : la surestimation du crôle historique » de la petite bourgeoisie qui aura ainsi mission de résoudre la crise et, plus encore, la conviction que, préalablement à toute initiative, la tâche de l'heure reste la transformation du Parti communiste. A dater du VQ congrès de l'Internationale communiste, la « conquête gramscienne » du P.C. d'Italie, entreprise depuis 1923, s'identifie de fait avec sa «bolchevisation». C'est en utilisant toutes les ressources de l'appareil du parti et en jouant de l'appui de l'Internationale que Gramsci - nommé secrétaire général en août 1924 - fera triompher ses thèses au congrès de Lyon de 1926.
La célèbre lettre d'octobre 1926 au Comité central du Parti communiste d'Union soviétique constitue le eceur d'un autre dossier - la deuxième partie de ce volume - consacré à la crise qui secoue alors le Parti bolchevique.
La troisième partie, enfin, présente le texte auquel Gramsci était en train de travailler au moment de son arrestation : les Notes sur la question méridionale qui, développant certains thèmes esquissés dès 1923, introduisent déjà à la problématique des Cahiers de prison et témoignent, en quelque sorte, de l'absence de rupture entre les Ecrits politiques et les Cahiers.
Ce volume est le troisième et dernier des Ecrits politiques, textes choisis et présentés par Robert Paris parmi tous ceux que Gramsci écrivit en liberté de 1914 à 1926.
Toujours sous la direction de Robert Paris, l'ceuvre écrite en captivité, les Cahiers de prison, est publiée, elle, dans son intégralité, en cinq volumes, traduite d'après les manuscrits de Gramsci dans l'ordre chronologique exact où ils furent rédigés.
441 pages
Edition : 1980