<p>Mary Harris Jones (1837 –1930), plus connue sous le nom de Mother Jones (Maman Jones) était une militante syndicaliste et socialiste américaine. Mary Harris naquit en Irlande, à Cork, le 1er août 1837. Immigrée aux États-Unis au cours de son en- fance, elle étudia à l’école normale d’institutrices et épousa en 1861 un ouvrier métallurgiste, syndicaliste, de Memphis. Elle perdit son mari et ses quatre enfants, victimes d’une épidémie de fièvre jaune dans le Tennessee, en 1867. Elle perdit tous ses biens lors du grand incendie de Chicago, en 1871.</p>
<p>Cela ne l’empêcha pas de s’impliquer dans le mouvement ouvrier. Elle rejoignit d’abord les Chevaliers du travail puis l’United Mine Workers avant de contribuer, en 1905, à la fondation des Industrial Workers of the World (IWW). Elle adhéra aussi au Parti socialiste d’Amérique. Soutenant des grèves d’un bout à l’autre du pays, elle se montra particulièrement efficace pour organiser des manifestations de femmes et d’enfants de travailleurs en lutte. En 1902, le procureur de la Virginie qui venait de la faire arrêter pour avoir ignoré l’interdiction d’organiser des réunions publiques de mineurs en grève, la qualifia de « femme la plus dangereuse d’Amérique ». En 1903, Maman Jones organisa une marche d’enfants travaillant dans les manufactures et les mines de Pennsylvanie. Ils se rendirent jusqu’à la résidence du président Theodore Roosevelt, près de New-York. Le président refusa de les recevoir, mais cette croisade contribua à mettre la question du travail des enfants sur la place publique. En 1913, pendant une grève de mineurs, Maman Jones fut arrêtée en Virginie occidentale et accusée, avec d’autres syndicalistes, de tentative de meurtre. Son arrestation déclencha un tollé tel qu’elle fut bientôt relâchée et que le Sénat des États-Unis ordonna une enquête sur les conditions de travail dans les mines de charbon.</p> <p> Continuant ses activités syndicales tout au long des années 1920, Maman Jones publia son autobiographie en 1925. Accusée par un sénateur d’être « la grand-mère de tous les agitateurs », elle répondit qu’elle espérait bien vivre assez longtemps pour devenir l’arrière-grand-mère de tous les agitateurs. La notoriété de Maman Jones dépassa largement les frontières américaines. Trotsky, écrit en 1935 : « L’autobiographie de Jones, je la lis avec délectation. Dans ses descriptions de luttes ouvrières, condensées et dépouillées de toute prétention littéraire, Jones dévoile au passage un effrayant tableau des dessous du capitalisme américain et de sa démocratie. On ne peut pas sans frémir et maudire lire ses récits de l’exploitation et de la mutilation des petits enfants dans les fabriques ! »</p>
175 pages
édition : novembre 2012
Maman Jones, autobiographie
Prix
12,00 €