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PARUTION : courant AVRIL 2015
Le « testament » de Lénine : un document historique longtemps dissimulé – Lénine dénonce Staline – De la révolution à l’État dictatorial, histoire d’une faillite Livre d’actualité, alors qu’avec les conflits en Géorgie, en Ukraine, en Moldavie, semble renaître un nationalisme grand-russe. Livre nécessaire, alors que l’on commémore les vingt-cinq ans de la chute du Mur de Berlin et la « fin du communisme », que le centenaire de la révolution de 1917 approche, pour rompre avec les visions manichéennes, et faire de l’histoire avec un authentique historien.
En décembre 1922, victime d’une hémiplégie, Lénine se trouve paralysé. Il doit dès lors combattre non seulement contre la maladie, mais aussi contre l’appareil du Parti communiste – parti qu’il avait pourtant fondé. À la direction, le secrétaire général, Staline, tente de lui interdire l’accès à toute information sur les activités du gouvernement soviétique. Quand Staline destitue le comité central du Parti communiste géorgien, Lénine prend conscience que la «dictature du prolétariat» devient la domination de quelques hommes. Il se rapproche alors de Léon Trotsky pour lutter contre le nationalisme « grand-russe » et contre la puissance de plus en plus accentuée d’une bureaucratie sur le parti et la société.
Sachant qu’il peut mourir d’un jour à l’autre, pendant douze semaines, il va essayer d’enrayer le mouvement en proposant des mesures de réorganisation.
Malgré la maladie, il arrive à dicter à ses secrétaires, quasi clandestinement, des notes, des lettres, et notamment son « testament » dans lequel il préconise la mise à l’écart de Staline. Ce testament lu – mais jamais distribué – au congrès du Parti, fut ensuite caché, son existence niée. Le 10 mars 1923, une dernière rechute brise net les ultimes efforts de Lénine. Il meurt le 21 janvier 1924. Joseph Staline peut triompher. Ce n’est qu’en 1956, lors du 20e congrès du Parti communiste de l’URSS, dans une séance à huis clos, que Nikita Krouchtchev va reconnaître officiellement les « crimes de Staline » et porter à la connaissance des délégués le « testament ».
Il faudra attendre encore près de dix ans pour que soit publié le «Journal des secrétaires de Lénine». C’est à partir de ce dernier document, qu’il a contribué à faire traduire et connaître dès 1965, et de toutes ses connaissances accumulées sur l’histoire soviétique, que Moshe Lewin a pu le premier décrire ce combat de Lénine, son dernier combat.
Commentaire:
Né a Wilno en Lituanie en 1921, réfugié Parution : en URSS pendant la Deuxième Guerre mondiale, Moshe Lewin combat dans l’Armée Rouge où il s’est engagé. Après-guerre, il vit et milite en Pologne, en France, puis en Israël, qu’il quitte en désaccord complet avec la politique du nouvel État pour s’installer en France, où il s’engage dans une thèse d’histoire. Successivement directeur d’études à l’École pratique des Hautes études, Senior Fellow à l’Université Columbia (New York) et professeur à l’Université de Birmingham (Grande-Bretagne), il termine sa carrière comme professeur à l’Université de Pennsylvanie. Il est un des plus grands spécialistes de l’Union soviétique. Il a publié La formation du système soviétique (Gallimard, 1987) et Le siècle soviétique (Fayard, 2003). Moshe Lewin est décédé en 2010. Syllepse et Page 2 (Lausanne) coéditeront fin 2015 ses derniers écrits inédits. édition : avril 2015