«La profession et la vocation de savant », « La profession et la vocation de politique » sont deux conférences célèbres de Max Weber qui ont fait l'objet d'une première traduction française en 1959 sous le titre Le Savant et le Politique. Prononcées respectivement en novembre 1917 et en janvier 1919, elles portent la marque de la période où elles furent conçues, celle de l'effervescence révolutionnaire de la fin de la Première Guerre mondiale. Mais l'ampleur de la perspective que prend Weber sur les thèmes proposés leur a conféré le statut de classiques de la sociologie et de la théorie politique. Pour étudier les figures du savant et de l'homme politique, Weber conjugue une approche historico-sociologique, attentive aux conditions concrètes d'exercice de chacune des « professions », et une interrogation éthique sur le sens que peuvent avoir l'une et l'autre, qui autorise à les vivre comme « vocations», ainsi que sur les responsabilités qu'elles engagent. Jouant de ce double registre, il invite à comprendre les formes que revêtent aujourd'hui aussi bien la pratique de la science que l'exercice de la politique comme deux aspects du destin des sociétés modernes, marquées au sceau de la rationalisation et de l'intellectualisation.
Ces deux conférences sont ici proposées dans une traduction nouvelle qui vise à satisfaire les exigences de rigueur qu'impose la réception la plus récente. En tenant compte des commentaires et des interprétations qui se sont multipliés durant ces vingt dernières années, la présente traduction veut offrir au lecteur un texte précis qui permet d'apprécier la signification de certains mots-clés, naguère traduits d'une façon approximative.
Max Weber (1864-1920) fait l'objet d'une redécouverte en France depuis quelques années. Fondateur de la sociologie allemande, il est notamment l'auteur de L'Éthique protestante et l'Esprit du capitalisme, et dÉconomie et Société.
Catherine Colliot-Thélène, ancienne élève de l École normale supérieure, agrégée de philosophie, est professeur à l'université de Rennes -I et directrice en exercice du Centre Marc-Bloch de Berlin. Elle a publié Max Weber et l'histoire (PUF, 1990), Le Désenchantement de l'État. De Hegel à Max Weber (Minuit, 1992), Études wébériennes. Rationalités, histoires, droits (PUF, 2001). Elle a également participé à la traduction de deux ouvrages de Max Weber: Economie et société dans l'Antiquité (La Découverte, 1998) et Confucianisme et taoïsme (Gallimard, 2000).
207 pages
Edition : 203