Le féminisme fait souvent office de faire-valoir à tous les programmes, émancipateurs ou non. Du côté du bloc au pouvoir, les « droits des femmes » sont devenus un argument du maintien de l’ordre, des lois islamophobes à la politique d’incarcération des non-Blancs. Parmi les progressistes, le féminisme est une lutte parmi d’autres, qu’on cite volontiers entre l’antilibéralisme et la défense de l’environnement. À l’inverse, ce livre propose de donner toute sa portée au féminisme, de restaurer sa vocation révolutionnaire, de clarifier sa contribution à tout projet de bouleversement de l’ordre des choses. En quoi transformer la famille, la sexualité, l’organisation de la reproduction sociale et biologique, le travail domestique ou encore le travail affectif implique-t-il de révolutionner la vie quotidienne, la santé, la culture, le travail salarié, le logement, la vie collective, les allocations sociales ?</br> Comment les apports du féminisme noir permettent-ils de repenser le dépérissement de l’État ?</br>
Ce recueil, regroupant des textes fondateurs du féminisme marxiste et des articles plus contemporains, est un manuel à l’usage de celles et ceux qui ne se satisfont pas de transformations partielles, mais qui entendent changer le système dans sa totalité.</p>
Sommaire :</br>
Introduction : Programme pour un féminisme de la totalité</p>
Eleanor B. Leacock : Le genre dans les sociétés égalitaires</br>
Matthieu Renault : Alexandra Kollontaï et le dépérissement de la famille… ou les deux verres d’eau de Lénine</br>
Johanna Brenner et Maria Ramas : Repenser l’oppression des femmes</br>
Tithi Bhattacharya : Comprendre la violence sexiste à l’époque du néolibéralisme</br>
Sara Farris : Les fondements politico-économiques du fémonationalisme</br>
Silvia Federici : Le féminisme comme mouvement antisystémique</br>
K. D. Griffiths et J. J. Gleeson : Kinderkommunismus. Une proposition communiste d’abolition de la famille</br>
Kevin Floyd : « Mères porteuses » et marchandisation des tissus organiques : une bioéconomie mondialisée</br>
Johanna Brenner : Sur le travail sexuel : une perspective féministe révolutionnaire</br>
Morgane Merteuil : Le travail du sexe contre le travail</br>
Peter Drucker : La fragmentation des identités LGBT à l’époque du néolibéralisme</br>
Gianfranco Rebucini : État intégral, bloc historique et homonationalisme en France : une analyse gramscienne des politiques des droits</br>
Morgane Merteuil : Le travail du sexe contre le sexe : pour une analyse matérialiste du désir</br>
Angela Davis : Violences sexuelles, racisme, impérialisme</p>
Ouvrage coordonné par</br>
Félix Boggio Éwanjé-Épée, Stella Magliani-Belkacem, Morgane Merteuil et Frédéric Monferrand.</p>
Collection « Période »</br>
Depuis 2014, la revue Période (revueperiode.net) mène un travail de publication, de traduction et de diffusion de textes théoriques issus de la tradition marxiste. La revue s’inscrit dans une phase de redécouverte et de réappropriations du marxisme en France, d’un point de vue critique et ouvert.</p>édition : mars 2017