La féminisation des syndicats a nettement progressé. Elle reflète aujourd'hui, en France notamment, la présence des femmes sur le marché du travail. Cette représentation des femmes au sein de l'appareil syndical n'est cependant pas le résultat d'une adaptation mécanique aux transformations du marché du travail ou d'une « conscience égalitaire » des syndicats : alors que l'entrée massive des femmes sur le marché du travail a eu lieu entre 1970 et 1990, la représentation syndicale de celles-ci ne s'est améliorée que pendant la décennie 2000, grâce à la mise en oeuvre de stratégies de recrutement ciblées dans les secteurs féminisés et de politiques d'égalité interne volontaristes. </br>Ces avancées demeurent sélectives, avec une faible ouverture des fonctions dirigeantes aux femmes, qu'il s'agisse des positions de secrétaire général ou fédéral, ou de la participation aux instances décisionnelles. En s'appuyant sur une enquête menée à la fois en France et en Grande-Bretagne, à partir de récits de carrière mais aussi de l'étude de la grande mobilisation syndicale britannique pour l'Equal pay commencée dans les années 1970, Cécile Guillaume analyse la façon contrastée dont les syndicats se sont saisis de la question de l'égalité homme-femme dans l'espace professionnel. Elle révèle notamment que la prise en compte des intérêts des femmes au travail passe plus souvent par le recours au droit qu'à la traditionnelle négociation collective.</p>édition : janvier 2018
Cécile Guillaume : Syndiquées, défendre les femmes au travail
Prix
24,00 €