Je peux comprendre que ma vision de ce monde brutal et injuste puisse sembler absurdement euphorique. Mais pour moi, ce que l'on disqualifie comme tenant de l'idéalisme romantique ou du voeu pieux se justifie quand cela débouche sur des actes susceptibles de réaliser ces vœux, de donner vie à ces idéaux.
La volonté d'entreprendre de tels actes ne peut se fonder sur des certitudes mais sur les possibilités entrevues au travers d'une lecture de l'histoire qui diffère de la douloureuse énumération habituelle des cruautés humaines. Car l'histoire est pleine de ces moments où, contre toute attente, les gens se sont battus ensemble pour plus de ; justice et de liberté, et l'ont finalement emporté - pas assez souvent certes, mais suffisamment tout de même pour prouver qu'on pourrait faire bien plus.
Les acteurs essentiels de ces luttes en faveur de la justice sont les êtres humains qui, ne serait-ce qu'un bref moment et même rongés par la peur, osent faire quelque chose. Et ma vie fut pleine de ces individus, ordinaires et extraordinaires, dont la seule existence m'a donné espoir.
On peut lire cette autobiographie comme le troisième volet d'un triptyque dans lequel l'auteur déplace son point de vue sur le projet d'une « macro-histoire par le bas »: remettre le plus grand nombre, avec son quotidien et ses idéaux, à sa place d'acteur principal de l'Histoire.
Témoin des événements majeurs de la vie américaine depuis les années 1930, Howard Zinn reste l'inlassable défenseur de la désobéissance civile et de l'action directe non violente au caeur du mouvement des droits civiques et contre la guerre du Vietnam.
Professeur émérite à la Boston University, il est notamment
l'auteur d'Une histoire populaire des États-Unis, du recueil d'essais « Nous, le Peuple des États-Unis... » et de la pièce de théâtre Kart Marx, le retour.
377 pages
Edition : 2005