« Ce livre n'a d'autre ambition que d'aider à comprendre un itinéraire politique, après le désastre du stalinisme, à l'époque de l'apothéose marchande, lorsque les hiéroglyphes de la modernité livrent leurs secrets au grand jour. »
Philosophe et militant de la Ligue communiste, Daniel Bensaïd revient sur un parcours où l'individuel et le collectif interfèrent sans cesse. Alternant le « je » et le « nous », les souvenirs singuliers et les expériences partagées, il inscrit sa trajectoire personnelle, assumée sans complaisance, dans une histoire politique qui commence au milieu des années 1960.
Des années de formation toulousaines dans le bistro familial où l'on « chantait rouge » à la fondation des Jeunesses communistes révolutionnaires, des débats de l'ENS de Saint-Cloud aux meetings de Nanterre, de « l'affaire non classée » de 1968 à l'expérience douloureuse des luttes en Argentine, de la relecture de Marx à la piste « marrane », des combats d'hier à ceux d'aujourd'hui, il raconte une révolte obstinée qui a dû apprendre la durée.
Une lente impatience, tendue entre action et réflexion, qui se révèle aussi dans le plaisir d'une écriture vive.
Daniel Bensaïd est maître de conférence de philosophie à l'université Paris-VIII. Il a publié de nombreux ouvrages, parmi lesquels Walter Benjamin, sentinelle messianique (Plon, 1990), Jeanne, de
guerre lasse (Gallimard, 1991), Marx l'intempestif (Fayard, 1995), La Discordance des temps (Éditions de la Passion, 1995), Le Pari mélancolique (Fayard, 1997), Qui est le juge ?(Fayard, 1999),
Résistances. Essai de taupologie générale (Favard, 2001).
481 pages
Edition : 2004