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L'objectif de cette étude est de répondre à deux questions : pourquoi la transmission de la mémoire de l'immigration postcoloniale a tant de mal à s'effectuer ? Quels sont les obstacles à cette transmission ?
La perspective théorique choisie est en rupture avec une sociologie de l'immigration dont le concept central reste la notion d'intégration. Cette étude analyse les différents rapports au passé qu'entretiennent les héritiers et héritières de l'immigration postcoloniale, dans le cadre d'un rapport de domination hérité des structures sociales et des représentations construites pendant l'apogée de l'empire colonial français : l'injonction à l'intégration.
La mémoire, comme l'histoire, est une somme de rapports de force qui travaillent la société française actuelle. A travers des entretiens réalisés auprès de lycéens des Minguettes à Vénissieux (Rhône), une plongée dans l'intimité des relations familiales permet de saisir les effets de l'injonction à l'intégration : l'ambivalence des héritages de l'immigration, et les ruptures familiales et spatiales. Ce sont ces conséquences qui permettent de comprendre la difficile transmission de la mémoire de l'immigration postcoloniale.
« Ce petit livre nous interpelle, vous interpelle. "Français, encore un effort avant d'être républicains" (...). Cet effort, en ce début du XXIe siècle, consiste à abattre les bastilles économiques, sociales, idéologiques et culturelles qui empêchent encore les Français issus de la colonisation de devenir pleinement nos égaux. Le temps presse ». Dominique Vidal
Abdellali HAJJAT est diplômé de l'Institut d'Etudes Politiques de Lyon. Il travaille sur les mouvements politiques de l'immigration postcoloniale dans le cadre d'un DEA de Sciences Sociales (EHESS/ENS).
147 pages
Edition : 2006