Terrains et théories. Tome 1. Voir poindre

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A la différence des rapports d'exploitation qui s'établissent dans la société capitaliste entre classes directement affrontées, l'exploitation coloniale et néocoloniale s'établit d'abord par le contact entre «sociétés» distinctes, l'une dominant l'autre et la façonnant éventuellement, parfois par des détours, à sa propre image. L'histoire de la colonisation en témoigne. En effet, la conquête établit d'abord des rapports avec des souverainetés reconnues que la puissance coloniale cherche à s'attacher par traité. Puis ces pouvoirs politiques étant érodés, déformés ou abattus pour les besoins de l'exploitation coloniale, les rapports entre le colonisateur et la population s'établissent à un niveau plus direct. Ce faisant, les structures de production et de reproduction se transforment jusqu'à changer de nature. Pour comprendre la portée de ces transformations, il faut se donner des points de repère à partir de la dialectique inhérente aux systèmes considérés et de celle qui naît de leurs relations. C'est ce à quoi s'attachent, en synthèse, toutes les contributions théoriques ou historiques qui forment cet ouvrage.

CLAUDE MEILLASSOUX, né en 1925, est anthropologue et économiste, directeur honoraire de recherche au CNRS. Parmi une abondante production, on citera: Anthropologie des Gouro de Côte d'ivoire, Mouton, 1964 (réédition en 1999); Femmes, greniers et capitaux, Maspero, 1975 (nouvelle édition: L'Harmattan, 1992); Les derniers blancs: le modèle sud-africain, Maspero, 1979; Anthropologie de l'esclavage: le ventre de fer et d'argent, PUF, 1986. Sous la direction de Claude Meillassoux et Christine Messiant, Génie social et manipulations culturelles en Afrique du Sud, Arcantère, 1991; membre du comité d'édition de l'ouvrage collectif: L'enfant exploité. Oppression, mise au travail, prolétarisation, auteur des articles: «Economie et travail des enfants», «Conclusion», Karthala, Orstom, 1996.

335 pages

Edition : 1999