Avec Le rat empoisonné, Jann-Marc Rouillan clôt sa trilogie sur sa mise en liberté.<br> Dans Autopsie du dehors (paru en mars 2012), l’auteur raconte sa sortie de prison et son quotidien de relégué sous surveillance électronique. <br>Le tricard (paru en septembre 2013) relate sa mise en liberté conditionnelle. La prison est toujours présente, dans la chair et dans la mémoire. Et le récit est émaillé de rencontres, de discussions, d’échanges…<p>
Dans cette troisième et dernière chronique, Jann-Marc Rouillan continue d’explorer ce monde dont il fut mis à l’écart pendant plus de 25 ans.<br> Tout en composant avec les règles imposées par les juges : les interdictions de séjours, les interdictions de prises de paroles, les interdictions de rencontrer certaines personnes, etc., il tente de se construire une vie en dehors des murs de la prison. La portée plus évidemment réflexive de cet opus n’est pas seulement porteuse d’une analyse radicale de notre société, qui voit le gouffre se creuser entre classes dominantes et populations opprimées et exploitées. C’est également le témoignage, rarement porté, de la difficulté pour un ex taulard de reprendre le cours normal de sa vie. Et c’est ainsi que l’auteur raconte ses relations kafkaiennes avec les diverses structures administratives, juridiques, économiques… qui contraignent autrement que la prison, mais avec cette même implacable volonté de casser l’individu…<br> Car en France, il n’y a aucune synonymie possible entre sortir et s’en sortir…<p>
édition : octobre 2014