A la recherche de B. Traven

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23,00 €

Si son œuvre littéraire n’est plus à présenter (rééditée pour partie aux Éditions de la Découverte), la vie de l’auteur, B. Traven, est en elle-même romanesque. Il créa et entretint le mystère de sa biographie en empruntant diverses identités, telles que, par exemple, Torsvan ou Hal Croves. Ce n’est qu’après sa mort en 1969, au Mexique, que son épouse et collaboratrice, Rosa Elena Luján, révèle enfin que B. Traven était bien Ret Marut, le militant révolutionnaire qui participa à la République des conseils de Bavière. L’homme, sa vie, ses identités, son engagement au côté des Indiens du Chiapas, toutes ces facettes devinrent une légende, qui, comme toutes les légendes, mêlait le vrai et le faux, brouillant les pistes dans une inextricable narration à laquelle chacun rajoutait une part de mystère. Mais au-delà de cet aspect à la fois troublant et fascinant, ce qu’il faut retenir c’est que Ret Marut et B. Traven sont unis dans l’exil, le combat militant et une œuvre bouleversante. Jonah Raskin, dans son ouvrage À la recherche de B. Traven, publié aux Éditions du Fondeur de briques – l’éditeur a repris le titre de la revue anarchiste qu’anima Traven à Munich de 1917 à 1921, Der Ziegelbrenner – nous fait partager le vertige que lui inspira sa quête impossible de l’identité véritable d’un homme dont la vie importe plus que les noms dans lesquels on cherche à l’enfermer. Certains sont même allés jusqu’à prétendre qu’il était le fils naturel du Kaiser Guillaume II ! En 1947, Hollywood adapte à l’écran Le Trésor de la Sierra Madre. Le film obtient 3 oscars… Et attire sur le scénariste une attention avec laquelle il joue avec malice. L’auteur de bande dessinée Golo a donc entrepris de dresser le portrait de cet homme en s’inspirant du texte de Jonah Raskin traduit par Virginie Girard. Il faut aussi signaler que Claire Auzias, entre autres, a participé à une sorte de comité de lecture qui en garantit la crédibilité. On a donc le choix entre le récit Jonah Raskin ou la BD de Golo. Pour ma part, il me semble que la BD est une bonne préparation à la lecture du récit.
Jean-Luc DEBRY tiré de la revue d'histoire populaire Gavroche