La violence politique et son deuil : l'après 68 en France et en Italie

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En France comme en Italie, il y a seulement quarante ans, la violence exercée au nom de la classe ouvrière était fortement exaltée. N'est-elle pas « l'accoucheuse de toute vieille société », le prélude mais aussi l'instrument de la révolution prolétarienne que les nombreux groupes d'extrême gauche de l'époque appelaient de leurs voeux? C'est dans cette
attente de l'épreuve décisive que se développent, au sortir de 68, agit-prop et « actions exemplaires ». Pourtant, très vite, la violence finit par être abandonnée, parfois même abjurée, par la majorité de ceux qui la préconisaient. Seule l'Italie connaîtra le «passage à l'acte», qui restera cependant résiduel par rapport au nombre initial de candidats-soldats de la Révolution. Comment expliquer cette séduction du recours à la violence, intense au-delà des Alpes, plus retenue en France? Quels ont été les ressorts de cette critique des armes qui, le plus souvent, conduira au désengagement et au retrait dans la sphère privée? Peut-on faire le deuil de la violence politique sans «tuer le mort» cet idéal révolutionnaire qui la légitimait? Telles sont les questions auxquelles Isabelle Sommier s'efforce de répondre, à l'heure où la France célèbre le quarantième anniversaire
des événements de mai 1968.

Isabelle Sommier est maître de conférences en science politique à l'Université Paris I Panthéon-Sorbonne et directrice du Centre de recherches politiques de la Sorbonne (CNRS-Paris U. Spécialiste de la violence et des mouvements sociaux, elle a notamment publié La violence révolutionnaire, 2008; La France rebelle, en co-direction avec Xavier Crettiez 2006; Officier et communiste dans les guerres coloniàles, avec Jean Brugié 2005 et Le renouveau des mouvements contestataires à !'heure de la mondialisation. 2003.
255 pages
édition : avril 2004