amadou Konté est mort à l’âge de 59 ans le 20 juin 2007. Il était «le Mamadou» de la fameuse chanson de François Béranger: Mamadou m’a dit…</br>
Il a été l’organisateur dès les années 1980 de concerts connus en France, en Afrique et aux États-Unis sous le nom d’Africa Fête, dont l’engouement tient autant à la musique qu’au sens politique que Mamadou a toujours revendiqué.</br>
Très peu de gens connaissent cependant son engagement, sous le pseudonyme de Matthieu, dans les luttes des ouvriers immigrés de la France des années 1970.</br>
C’est ce parcours méconnu de Mamadou et de ses camarades, au travers de la longue expérience collective du groupe «Révolution Afrique», vécue de 1969 à 1982, que ce livre révèle.</br>
Au-delà de la figure de Mamadou Konté, ce sont la réalité et l’expérience sans équivalent des luttes d’une génération de travailleurs africains en France qui sont ici restituées.</br>
Recueilli dans la vive émotion du deuil récent, c’est un récit mémoriel qui ne prétend pas «revisiter» l’histoire mais avant tout raconter et retracer ce qui a été vécu, pensé, accompli, par ceux qui en furent les acteurs.</br>
L'auteur, Gilles de Staal, connu sous le pseudonyme militant de Harpo, est artiste peintre et a été l'un des fondateurs de l'hebdomadaire Politis. Il a rencontré Mamadou Konté en 1969. Ils avaient l'un et l'autre 21 ans. A partir de là, leurs vies ont suivi un cours aussi imprévisible pour l'un que pour l'autre, et ils ne se sont plus séparés durant treize ans. C'est ensemble qu'ils créèrent les premières organisations de luttes dans les foyers, puis "Révolution Afrique", c'est ensemble qu'en janvier 1978 ils "inventèrent" Africa Fête.</p>
TIRE DE "auboutduweb.com" :</br>
Un récit biographique consacré à la figure de Mamadou Konté suffirait à faire tout l'intérêt d'un tel livre. Mais il ne s'agit finalement pas de cela*, et plutôt de retracer le vécu partagé de luttes intenses, dans la période ouverte par 68 en France et ailleurs dans le monde, allant de 1969 à 1978 pour l'essentiel. </br>Cette actualisation d'un passé récent permet tout à la fois de mesurer encore à quel point les temps présents lui ressemblent peu, et à quel point, aussi, les mêmes questions taraudantes demeurent, comme, entre autres, ce sempercolonialisme incarné alors par des fantoches néo-coloniaux (au Sénégal, Omar Diop Blondin est torturé à mort, sous la présidence d'un Senghor loin d'avoir pris le visage bonnasse qu'il aura plus tard, et les luttes relatées, outre dans l'Hexagone, renvoient au Mali, au Congo, à Djibouti, à d'autres mouvements de libération encore et à la révolution portugaise...), aujourd'hui toujours résumé dans la Françafrique.</p>
220 pages</br>
édition : mai 2008