Dialectique de la tour de Pise Avant-propos de Daniel Bensaid
Présentation du livre par Michael Löwy :
Ce recueil, illustré par d’admirables dessins de l’auteur, rassemble les poèmes politiques et philosophiques qui parsèment l’œuvre de Serge Pey, poète d’action, esprit insoumis, libertaire sans drapeau. Certains de ces poèmes sont des détournements de phrases de Lev Davidovitch Bronstein, ou de «Ségur/Gebrac» (pseudonymes militants de Daniel Bensaïd;; d’autres prennent la forme de graffitis sur les murs : «Dans un pays où l’on dresse une statue pour la liberté, seules les statues sont libres. […] Dans un pays où l’on place l’honneur en légion, seules les armées sont libres». On trouve aussi dans ses poèmes quelques néologismes, dont le plus beau est Amarade, pour désigner la solidarité, l’amour et l’amitié combattante.
L’humour (noir) traverse comme un éclair lumineux ce recueil irrévérent et insolent. Un exemple parmi beaucoup : «Détournement : Veuillez laisser les toilettes dans l’état de propreté où vous les avez trouvées. Veuillez laisser la propreté de l’État dans les toilettes où vous l’avez trouvée».
Pour préfacer son livre, Serge Pey a choisi un texte que Daniel Bensaïd avait écrit pour le livre Serge Pey et l’Internationale du rythme, organisé par Andreas Pfersmann. Dans cet émouvant document, en forme de lettre adressée à son «Amarade Serge», Bensaïd rappelle leur rencontre sur les rives de la Garonne, et leur amitié, née d’une «colère rouge et noire» contre Franco et de leur commune «fidélité envers ceux qui refusèrent de céder à la force stupide des choses». Une amitié qui s’est nourrie de la «sorte d’attraction mutuelle, d’affinité ou de connivence, entre le temps poétique et celui de l’action subversive». Ce furent parmi les dernières paroles de notre Amarade Daniel…
Parution printemps 2010, 315 pages