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Dès l'origine, les mouvements fascistes connaissent une marge qui se veut européenne et socialiste.
N'ayant pu jouir du pouvoir, ayant souvent été éliminée, elle a toutefois su inventer des discours et des idées pour la construction d'une Europe nationaliste. Ceux-ci ont largement contribué à la formation de la propagande des Etats fascistes après 1942, mettant en exergue l'édification d'un " Nouvel ordre européen ". Après la Seconde Guerre mondiale, et particulièrement avec la phase de décolonisation, puis post-1968, le néo-fascisme a redéployé ces éléments dans le cadre de ce qu'il est convenu d'appeler le nationalisme-révolutionnaire.
Ayant placé l'unité européenne en horizon d'attente, ces fascistes oeuvrent à la constitution d'une action et d'une idéologie internationales. Ils participent dès lors à de nombreux champs politiques, nationaux et internationaux, et y entreprennent des tactiques différentes de l'un à l'autre. Leurs idées européistes les entraînent ainsi non seulement dans une élaboration post-moderne du politique, n'hésitant pas à puiser aussi bien dans les signes gauchistes que moyen-orientaux, mais les poussent à des réorientations géopolitiques éclairant l'évolution du monde des lendemains de la Première guerre mondiale à ceux du 11 septembre.
De là, ce sont l'histoire et la nature du phénomène fasciste qui sont revisitées. Cet ouvrage s'appuie avant tout sur une documentation inédite : les archives internes des mouvements néo-fascistes et des documents des services de police, essentiellement des Renseignements Généraux. Il reprend des éléments d'une thèse d'histoire contemporaine soutenue à l'Université de Perpignan-Via Domitia (directeur : Jean-Marcel Goger, Université de Perpignan-Via Domitia ; rapporteurs : Pascal Dry, Université Paris I Panthéon-Sorbonne et Roger Grifin, Université d'Oxford Brookes ; Michel Cadé, U P V D ; Olivier Dard, Université de Metz).
265 pages
édition : décembre 2010