Daniel Guérin souhaitait mettre à la portée d’un large public curieux d’histoire un condensé de son maître-ouvrage La Lutte de classes sous la Première République, également édité chez Gallimard (1946 ; deuxième édition 1968 ; 1169 pages, en deux volumes).</p>
Guérin met en lumière l’embryon d’une révolution prolétarienne menée par les sans-culottes pour une République réellement égalitaire, contre les chefs jacobins de la révolution bourgeoise, qui les utilisent, avant de les réprimer, et de succomber à leur tour au moment du 9 Thermidor (27 juillet 1794).</p>
Guérin rompt ainsi avec une longue tradition « robespierriste » de l’historiographie de la Révolution, et s’attire de la part des historiens communistes des critiques très violentes, sur lesquelles la présentation de Claude Guillon apporte d’utiles précisions.</p>
On a ajouté, en complément, des extraits significatifs d’un texte de Guérin, « La Révolution déjacobinisée », dans lequel il explique l’articulation entre son travail d’historien et son projet politique libertaire.</p>
Daniel Guérin (1904-1988) est un militant révolutionnaire, pacifiste et anticolonialiste. Il a milité pour les droits des homosexuels. Il est l’auteur d’une quarantaine d’ouvrages, dont les plus connus, régulièrement réédités, sont Front populaire, révolution manquée, L’Anarchisme , Ni dieu ni maître. Anthologie de l’anarchisme.