Jacques de Groote, ex-directeur exécutif du FMI (1973-1994) et de la Banque mondiale (1975-1991) est aujourd'hui dans le collimateur de la justice suisse : il est poursuivi par la justice suisse pour « blanchiment d'argent aggravé », « escroquerie », « faux dans les titres ».</br> L'affaire porte sur la privatisation frauduleuse d'une des principales mines de charbon de République tchèque à la fin des années 1990. C'est l'occasion pour se pencher sur cet honorable personnage, et d'étudier comment il a utilisé ses diverses missions - notamment comme directeur du FMI et de la Banque Mondiale - pour s'enrichir éhontément, par exemple en soutenant les dictateurs Joseph-Désiré Mobutu (ex-Zaïre, aujourd'hui République démocratique du Congo) et Juvénal Habyarimana (Rwanda).</br> Mais au-delà des péripéties de son parcours personnel, Jacques de Groote symbolise les aspects profondément néfastes des politiques appliquées de manière méthodique par la Banque mondiale, le FMI et l'élite qui gouverne ce monde à la recherche du profit privé maximum et de la consolidation du système. Ici la cupidité se mêle, dans toute son obscénité, à la violation des droits humains fondamentaux. Et les institutions responsables restent jusqu'ici intouchables, tandis que leurs dirigeants semblent bénéficier d'une entière impunité...</br>
édition : mi novembre 2013