« Nous nous trouvons dans une phase où le mouvement révolutionnaire cherche de nouveaux fondements et sous une forme qui ne soit pas minoritaire. Nous n'avons que faire de l'orthodoxie. Et nous serions même ravis de nous passer de Marx. Une césure s'est produite, on ne peut le nier. La théorie de la valeur est usée jusqu'à la corde pour ce qui est de nos luttes. Or la découverte des Grundrisse nous restitue Marx. Du fait de sa force, non de notre fidélité ». C'est à cette découverte qu'invite Antonio Negri dans la présentation de ces neuf leçons sur les Grundrisse, tenues à l'École Normale Supérieure durant l'année 1977-1978. Les questions de la transition, de la subjectivité révolutionnaire, de la théorie de la plus-value par rapport à la loi de la valeur, de la constitution du travail salarié et de la crise resurgissent de l'étude de ce texte lu trop souvent hâtivement comme une simple ébauche confuse du Capital. Mais les Grundrisse sont l'ébauche et la présentation du dessein global de Marx dont le Capital n'est au fond qu'une partie. D'où les limites de ces « lectures du Capital » qui contournent ce qui constitue pour Negri « le sommet de la pensée révolutionnaire marxienne » et donc la possibilité d'entrevoir au-delà.
Nous présentons la deuxième édition de ce livre qui a ouvert beaucoup de discussions tout en considérant que son actualité est de plus en plus confirmée.
332 pages
Edition : 1996