l’occasion des commémorations du centenaire de la Première Guerre mondiale, il est indispensable de rappeler ce quefut l’attitude du mouvement ouvrier face au déclenchement de cette tragédie qui fit basculer la société, en Europe et dans la majeure partie du monde, dans l’horreur et la barbarie.</br>
Alors que les rivalités impérialistes entraînaient le monde dans ce massacre impliquant des dizaines de millions de travailleurs et de paysans, les dirigeants des principaux partis de la IIe Internationale, à commencer par ceux de France, d’Allemagne, d’Angleterre et de Belgique, trahirent ouvertement les travailleurs pour une politique « d’union sacrée », votèrent les crédits de guerre, au mépris de toutes les résolutions adoptées par l’Internationale les deux décennies précédentes. Il en alla de même pour les organisations syndicales, qu’elles aient été ou non liées organiquement aux différents partis socialistes.</br>
Face à cette trahison et au désarroi qu’elle occasionna dans les rangs ouvriers, peu nombreux furent ceux qui ont su s’opposer à la guerre impérialiste et qui ont engagé le combat pour la renaissance d’une Internationale ouvrière. Mais quelques-uns l’ont fait, dès le mois d’août 1914.</br>
Ce sont quelques-uns des textes écrits dans les deux premières années du conflit par ces militants –Lénine, Karl Liebknecht, Rosa Luxemburg, Pierre Monatte, Christian Rakovsky, Alfred Rosmer et Léon Trotsky– qui sont présentés dans ce recueil. Leur opposition à la guerre impérialiste et la défense de l’internationalisme prolétarien face à la trahison des dirigeants du mouvement ouvrier étaient la preuve que l’espoir d’une société débarrassée du militarisme et de la guerre, des frontières et du système économique capitaliste n’était pas éteint.</br>
Edition : Les bons caractères 6/2016