Arrêtons les frais, pour un enseignement supérieur gratuit et émancipateur

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8,00 €

EXTRAIT :</p>
Si l’on a ainsi refusé de se laisser enfermer dans le piège d’une discussion purement comptable, c’est qu’il importe de réinscrire la controverse sur le mode de financement de l’enseignement supérieur dans le débat plus large sur le fonctionnement inégalitaire du système éducatif et les formes de ségrégation entre filières d’enseignement, en particulier la division entre grandes écoles et classes préparatoires d’un côté, et universités de l’autre.</br> Accueillant pourtant un public socialement favorisé, les premières bénéficient d’un financement bien supérieur à celui des secondes, qui recrutent davantage parmi les classes moyennes et populaires. Prendre au sérieux le caractère hautement politique du problème du financement de l’enseignement supérieur nous amènera ainsi à rencontrer, à partir de la question spécifique des frais d’inscription, les thématiques de la démocratisation scolaire, des conditions de vie des étudiants, du système de bourses et d’aides, mais aussi de la progressivité de l’impôt ou de la politique du logement.</br> Sans doute pourra-t-on nous rétorquer : "qui trop embrasse mal étreint". Mais à trop vouloir restreindre le champ d’analyse, on en oublie parfois et le tableau général, qui donne sens au problème des frais d’inscription, et les enjeux politiques globaux, sans lesquels l’écriture de ce livre n’aurait pas valu une heure de peine.</p>édition : janvier 2015