Daeninckx : L'école des colonies

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« Nos ancêtres les Gaulois.</br> « C’est ainsi que débutent les cours d’histoire des écoles du Tonkin, du Dahomey ou du Soudan, à l’orée du XXe siècle. Le domaine colonial français -11 millions de kilomètres carrés, 48 millions d’habitants - occupe alors le deuxième rang mondial. Les écoliers d’Afrique subsaharienne, d’Asie, d’Océanie, des Antilles ou du Maghreb sont éduqués pour devenir de vrais Français.</br>
Chaque matin les cours commencent après avoir inscrit en français sur un tableau noir : « Mes enfants, aimez la France votre nouvelle patrie. « L’apprentissage de la langue est l’élément clé de la francisation. Hygiène, discipline et morale, les valeurs civilisatrices, sont inculquées sur un mode paternaliste tricoté de racisme.</br> Le traitement manichéen réservé à l’expansion coloniale dans les manuels scolaires reflète l’idéologie d’alors : le colonialisme envisagé comme une nécessité politique, économique et humanitaire, une oeuvre républicaine apte à établir ordre et paix.
Un enseignement pour modeler aux besoins de la France une future main-d’oeuvre qu’il importe d’assimiler. En écho, les cartes de géographie détaillent les richesses économiques des « possessions « françaises et des affiches scolaires édifiantes sanctifient Savorgnan de Brazza ou Lyautey comme « pacificateurs «. Didier Daeninckx ouvre ici le dossier des errements de la doctrine pédagogique de la France coloniale, entreprise dont les dommages collatéraux sont toujours à l’oeuvre.</br>
En s’attelant à ce volet méconnu de l’histoire, l’auteur poursuit son étude des parts d’ombre du fait colonial entamée avec Cannibale.</br> édition : octobre 215