L’élection de Donald Trump en 2017, qui a effrayé le monde, n’est pas un accident. Elle est le symptôme des profondes crises économique et idéologique qui travaillent? la société américaine.</br>
Depuis le milieu des années 1960, les États-Unis ont connu plusieurs bouleversements majeurs. D’abord le massif mouvement des droits civiques contre le racisme structurel qui gangrène la société américaine. Ensuite, le vaste mouvement contre la guerre du Vietnam où la puissance impérialiste a connu une défaite cuisante. Et enfin, le profond mouvement de libération des femmes qui contesté les bases patriarcales de la société américaine. </br>Ces secousses sismiques successives conjuguées aux crises économiques à répétition, dont la dernière en date est celle de 2008, ont profondément affecté le tissu social et les représentations idéologiques qui pouvaient unir les Américain·es. Face à ce désordre croissant et aux angoisses ou paniques collectives, les deux partis dominants, républicain et démocrate, ont été bien en peine d’offrir de nouveaux horizons, une explication du monde cohérente.</br>
Pour Daniel La Botz, l’histoire de son pays est jalonnée de ce type de situation d’instabilité profonde du système où de nouvelles forces populistes émergent pour offrir une nouvelle cohésion sociale régressive. Le nouveau populisme américain n’est donc pas une surprise nous explique Daniel La Botz qui revient sur cette longue et puissante tradition américaine qui a accédé au pouvoir par deux fois, avec Andrew Jackson au 19e siècle et avec Trump au 21e.</br>
Pour comprendre la situation politique américaine actuelle, l’auteur nous propose de reprendre le temps long du fil de l’histoire des États-Unis. Il analyse également les mutations du Parti démocrate et la faillite de ses deux figures emblématiques : Barack Obama et Hilary Clinton en revenant en détail sur leur itinéraire et leur politique en actes.</br>
Le parcours de Donald Trump et son exercice de pouvoir, analysés ici en détail, illustrent parfaitement ce rôle de chef de cordée du nouveau populisme américain qu’il s’est attribué. Enfin, les mouvements de contestation d’hier et d’aujourd’hui occupent également une grande place dans ce livre ainsi que le sens de l’irruption de la candidature de Bernie Sanders auquel Daniel La Botz consacre un chapitre entier.</br>
Enfin, l’auteur dessine les perspectives possibles d’une gauche d’émancipation.
</p>édition : juin 2018