La conquête de l'Irak devait être la première application de la « nouvelle grande stratégie impériale » de l'administration Bush. Celle-ci affirmait qu'il était dans l'intention des États-Unis de dominer le monde et de détruire toute puissance qui s'aviserait de les défier. Selon Madeleine Albright, tous les présidents ont une doctrine du même genre mais ne la sortent de leur manche qu'en cas de nécessité. En tant qu'ambassadrice auprès des Nations unies, elle avait eu l'occasion de répéter au Conseil de Sécurité le message du président Clinton selon lequel les États-Unis agiraient « multilatéralement si possible, mais unilatéralement si nécessaire ». Dans des messages au Congrès, son gouvernement avait affirmé le droit de « recourir unilatéralement à la force militaire » pour défendre les intérêts vitaux du pays ; ce qui inclut de « garantir l'accès illimité aux marchés clefs, aux ressources énergétiques et stratégiques ». Comme Albright le souligna elle-même avec raison, cette doctrine s'inscrit dans une longue tradition des États-Unis.
Noam Chomsky, avril 2004
Traduit de l'anglais par Frédéric Cotton
Prologue de Howard Zinn : « Quelles guerres populaires ? Sauver le capitalisme à l'intérieur et à l'extérieur »
Postface de Jean Bricmont : « Folies et raisons d'un processus de dénigrement. Lire Noam Chomsky en France »
282 pages
Edition : 2004