Le rêve en arme. Révolution et contre-révolution en Espagne, 1936-1937

Prix
18,30 €

Composé surtout de documents photographiques et iconographiques d'époque, ce livre est un témoignage rare.

Déclenchée en juillet 1936, pour contrer le putsch des militaires nationalistes, la révolution espagnole tire son énergie formidable des élans communautaires et vindicatifs du peuple libertaire.
La Confédération nationale du Travail (CNT), qui s'est bâtie et renforcée dans la lutte contre toutes les oppressions, est alors le syndicat majoritaire dans la classe ouvrière espagnole.
Dans le camp républicain, c'est la gauche au pouvoir qui se charge de la besogne contre-révolutionnaire. Alors que la guerre civile fait rage, elle se hâte de liquider les acquis de l'insurrection de Juillet: la collectivisation des terres et des entreprises, l'ébauche d'une abolition de l'argent et de l'Etat. Et sa tâche répressive se trouve facilitée par la cécité complaisante des chefs anarcho-syndicalistes, que l'union sacrée contre le fascisme conduit à renoncer à leur programme d'instauration du « communisme libertaire »: après avoir été en situation de décider de tout, les dirigeants de la CNT choisissent la collaboration de classes, la militarisation et la guerre civile. Ils sabordent l'insurrection permanente en renonçant à l'armement et à l'autonomie des milices ouvrières - sans lesquelles ils ne peuvent être rien d'autre que la caution libertaire d'un régime autoritaire voué à la catastrophe.
En mai 1937, la sanglante provocation stalinienne de Barcelone sonne le glas de la révolution : piétinant l'utopie qui anime leur propre base, les responsables de la CNT se plient, bon gré mal gré, aux exigences de l'Etat et de l'économie de guerre. L'épuration qui s'ensuit, au sein de la zone républicaine, apparaît comme un prélude à la persécution massive que connaîtra le pays tout entier après la victoire de Franco et de ses sbires - dont le triomphe annonce à son tour les plus sombres heures de l'histoire de l'Europe.

95 pages

Edition : 2001