Au soir du 1er décembre 1934 - jour de l'assassinat du chef du Parti de Léningrad, Sergueï Kirov , Staline ordonne d'élargir et d'accélérer la répression de tous les suspects de la « préparation d'actes terroristes ». Le signal de la plus gigantesque répression policière du XXe siècle est donné.
Pendant quatre ans des milliers de responsables du régime soviétique vont être arrêtés, emprisonnés et souvent exécutés. Ces procès ont marqué l'histoire par trois aspects sur lesquels on continue toujours à se pencher:
- la liquidation de tous les anciens opposants à Staline - railiés pour la plupart à sa politique - va s'étendre. par cercles concentriques, à la majeure partie des cadres dirigeants du régime;
- les accusés soumis à des procès publics avoueront unanimement les crimes les plus abominables et les plus invraisemblables;
- une fraction notable de l'opinion internationale manifestera sa crédulité à l'égard de ces mascarades judiciaires ou se cantonnera dans une expectative prudente.
Nicolas Werth retrace ici, parallèlement au récit mouvementé des « grands procès », la genèse et la dynamique de ce moment paroxystique de la logique totalitaire. Il le fait en tenant compte des données nouvelles et des discussions historiques récentes. Au-delà des banalités sur le culte de Staline ou des généralités sur le totalitarisme, l'auteur apporte des clefs d'interprétation qui permettent de mieux cerner cette période tragique.
188 pages
Edition : 1987