En 1972, alors que la jeunesse occidentale poursuit sa mobilisation contre la guerre du Viêtnam, des bombes
explosent aux quartiers généraux américains de Francfort et Heidelberg. Des soldats sont tués et des ordinateurs chargés d'assurer une partie de la logistique de l'armée américaine au Viêtnam sont détruits. Pour la première fois, un groupe de lutte armée, la RAF, affirme qu'il ne représente que lui-même, qu'il est sujet révolutionnaire. Il attaque l'impérialisme au coeur même des métropoles, en Allemagne fédérale. Pour les militants de la Fraction armée rouge, le mot d'ordre du mouvement étudiant, « Il faut lutter ici et maintenant », est devenu une prescription éthique qu'ils ont assumée jusqu'en prison, dans les conditions les plus dures. D'autres attentats suivront, contre des juges, des policiers, un groupe de presse. En 1977, le groupe s'attaque au « chef » du patronat allemand, un ancien SS chargé de hautes responsabilités sous le Troisième Reich.</br>
Cet ouvrage accorde une place déterminante aux écrits de la RAF et aux enjeux qu'ils sous-tendent car c'est avant tout la production théorique du groupe qui éclaire le mieux sa cohérence et sa singularité. Les entretiens menés avec d'anciens militants, sympathisants et avocats permettent de retracer des itinéraires et de. montrer l'importance des rencontres et du contexte pour l'émergence d'un groupe porteur d'une pratique aussi radicale.</br>
Anne Steiner, maître de conférences au département de sociologie
de l'université de Nanterre, a soutenu en 1985 une thèse sur la violence révolutionnaire en Allemagne de l'Ouest. Ses dernières recherches portent sur le mouvement anarchiste individualiste.
Loïc Debray, professeur de mathématiques, écrit depuis plusieurs années dans la revue Temps critiques où il développe une analyse politique de l'individu.</br>
255 pages</p>
Edition : juin 2021