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"La désindustrialisation à l’œuvre depuis les années 1970 a confiné des pans entiers des classes populaires aux marges du salariat. Tenues à l’écart des principaux circuits marchands, ces populations ont dû réorganiser leur travail et leur vie quotidienne de manière à satisfaire les besoins essentiels à leur subsistance, selon une dynamique qui confère une centralité nouvelle à l’espace urbain : pour elles, l’accès à la plupart des ressources matérielles et symboliques nécessaires au maintien d’une existence digne est intimement lié à leur ancrage territorial.
Or, les pratiques attachées à cette centralité populaire sont aujourd’hui contestées. Prises dans la course à la métropolisation, certaines villes voudraient en définitive remplacer ces populations, dont elles considèrent qu’elles « ne font rien », par d’autres issues des classes moyennes et supérieures, n’hésitant pas à agiter le spectre du communautarisme et celui du ghetto. Il s’agit, au contraire, de saisir ce qu’impliquent les processus contemporains de fragmentation de l’espace social pour des personnes qui ne sont ni plus ni moins que des travailleuses et des travailleurs."
"Le Collectif Rosa Bonheur s’est consacré depuis 2011 à l’analyse sociologique de l’organisation de la vie quotidienne dans les espaces désindustrialisés, à partir d’une grille de lecture matérialiste. Il est composé de Anne Bory, José-Angel Calderón, Yoan Miot, Blandine Mortain, Juliette Verdière et Cécile Vignal."
240 pages